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wuerfel-0002.gif from 123gifs.euIl était une fois des stages académiques où de grands enfants, devenus professeurs d’histoire-géographie, se retrouvaient et jouaient, jouaient, jouaient … parce qu’ils avaient découvert que par le jeu, on pouvait aussi apprendre. Ils aimaient tellement jouer que tous les ans, pour les plus mordus, ils s’enfermaient pendant trois jours dans un établissement scolaire et, là, ils inventaient de nouveaux jeux pour pouvoir jouer, jouer, jouer. C’était le bon temps du réseau ludus au sein de l’académie de Caen.

J’ai eu le plaisir de participer au dernier stage de création (depuis le réseau semble un peu en sommeil … comme dans tous les contes me direz-vous ! même s’il se réveille par un blog qui fait la part belle au jeu en ligne). Nous étions partis d’un jeu, « Non merci Saint-Nicolas », proposé par une association belge d’éco-consommateurs, « Vêtements propres ». Dans ce jeu, les enfants sont des ouvrières du jouet d’un pays d’Asie, et au fur et à mesure des étapes et par leur collaboration, elles améliorent leurs conditions de travail et obtiennent des droits. Mais gare au risque de délocalisation !

Nous avons repris le concept du jeu en le transposant à la question de la décolonisation. Les élèves représentent un pays colonisés et au fur et à mesure du jeu, ils vont vers l’indépendance. Mais gare à la guerre d’indépendance qui menace !

Quelle est la logique de ce jeu ? S’ils veulent devenir indépendants, les élèves doivent coopérer entre eux et négocier l’obtention de droits avec leur métropole (droits de vote, droit d’être représentés à l’assemblée … ainsi de suite jusqu’au droit à l’autodétermination). Grosso modo, c’est le modèle d’indépendance de l’Afrique noire française qui est ici défini comme modèle pour le jeu, sans jugement de valeur. S’ils ne coopèrent pas entre eux et avec la métropole ou s’ils réclament trop rapidement le droit à l’auto-détermination, les actions restent isolées, clandestines et ils suscitent la colère de la métropole : c’est la guerre d’indépendance qui se profile. C’est (très schématiquement dit, je le conçois) le point de départ de la crise indochinoise à la fin de la seconde guerre mondiale ou la situation algérienne en 1954.

Je travaille en trois temps à partir de ce jeu, sur la question de la décolonisation en 3ème.

  1. le jeu : il vaut mieux prévoir 1h30 à 2h de jeu … le temps d’expliquer les règles. Leur travail consiste juste à relever les événements qui leur arrivent au hasard des cases en distinguant les événements positifs et négatifs. Le matériel du jeu ainsi que les règles sont disponibles sur le site du réseau ludus.
  2. la biographie : en fonction des classes, je leur donne la bio du « père de l’indépendance » qu’ils ont joué ou je leur demande de la faire. Dans les deux cas, ils effectuent une recherche sur différents critères (origine sociale et ethnique / formation intellectuelle / rôle dans le mouvement indépendantiste / rôle après l’indépendance). Cette année, ils on fait les deux, sur deux pays différents, moyen de le impliquer davantage dans la correction et d’avoir des exemples comparatifs.
  3. la mise en commun (« le cours ») autour de trois axes. D’abord, on « croise » les biographies : cela permet de comprendre que la décolonisation semblait inéluctable après 1945 vu les élites autochtones, le contexte de guerre froide … etc. Puis on reprend les pays retenus (Inde, Indochine, Tunisie, Sénégal, Algérie), et l’on voit les « variations » autour du modèle d’indépendance pacifique. Enfin, on dresse le bilan de la décolonisation. PréAO du cours.

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